ESCAPADE LITTÉRAIRE
OULIPO
Compte en sens normal en concurrence avec Lord Nudle
Ces héros huns de Troie, qu'âtre ceint si cette huître neuve dit : " Sont-ce doux attraits et qu'à torts équins essaient disette ? Dis, suis tes édits si neufs, vain."
Ô ÈRE HAÏE / O.R.A.I.
OULIPO
tes skis verts
t'esquivèrent
Hommage à Joris Karl Huysmans qui nous a laissé une œuvre numérique
"Vain ?! " dit ce nœud. "Dis “huître”, dis “Certes, ces équins écartent, ose ! Très doux, on se dit ‘Ne fuis cette cise ! Ceins qu'à Troie deux vins !’ ” "
HARENGS ENCORE
c'est la cerise qui fait déborder le vase
mais
un ascenseur rouge où l'on tient à quatorze
ne me fera jamais croire que
tu nous rejoindrais un jour en vert
ESCAPADE FUTURISTE
il faut choisir
tu es brillant que ne travailles•tu point ?
Lord Nudle, ne sombrez point dans le coma !
nous fuyons la restauration scolaire
direction la boulangerie
"et avec ceci ?"
je lève les yeux pour voir la tête que je modifierai à jamais grâce à un formidable bien qu'androgyne coup de poing
horreur
c'était le gay
mon voisin
qui m'avait vendu mon 511 rouge
et qui avait été muté à la boulangerie.
Lord Nudle me retrouve essouflé
Il doit encaisser un chèque
comme on a de l'avance
il décide d'emmerder la vendeuse
"je dois signer ?
— Non non
—où ça ? Là ?
—vous ne devez rien signer monsieur
— mais moi je veux signer quelque chose !"
mythique
puis le kiosque
j'achetai mon toblerone
avec une pièce de 10 francs
Lord Nudle savoura sa cigarette avant le train
sur le quai
en chantant (fort et juste) la traviata
on descend
on arrive chez colette
je guettais l'opinion de Lord Nudle
la figue et le miroir VOGUE eurent raison de ses principes anti•branchouillés comme le sont les insupportables vendeurs de colette
je m'achetai enfin mon lomolito vert
puis il y eut beaubourg
et le futurisme
Apollinaire
Firenze
Severini
Duchamp
Villon
Duchamp-Villon
et tous les autres
merci
merci
puis le rer royal pour moi tout seul
HARENGS POÉTIQUES//MALLARMÉENNE
je rêve libre et las d'oisiveté
j'éteins mes sens peu à peu
un à un je les tue
et ne garde que la vue
pour pleurer de l'Azur et du Soleil
même pour dire ma paresse il me
faut la vaincre c'est une torture
que d'entrouvrir le moindre cil
la paresse a statufié
mon pauvre bras indifférent
qui soutient
ma tempe gauche éteinte
mes paupières se déchirent
tant mes cils sont
lourds et
je pète un
câble
les côtes d'un éléphant
las sont autant de z
et la musique
son squelette
portez ce vieux whysky au juge blond qui fume
so you can see
SUR LA GRÈVE DE CES MESSIEURS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES CHEMINS DE FER
Messieurs,
demain je voulais flâner en poète, mais votre égoïsme est plus fort que le mien. Qu'à cela ne tienne, je me vengerai. Et puisque vous êtes imbéciles et inférieurs à mon androgyne Altesse Czarine, j'emploierai les mêmes moyens de communications que les vôtres, sur l'efficacité desquels vous vous reposez tranquillement depuis leur invention en sainte Russie, sous la dictature de Jo. Je veux parler de la prise en otage d'individus libres. Lorsque j'aurai tristement atteint ma majorité, je fais donc le serment de vous emmerder le plus profondément que me le permettra le pinceau carré que j'aurai acheté à cet effet au Bazar de l'Hôtel de Ville de Paris. Par exemple, je deviendrai Directeur de […] de la Sécurité Sociale, et je veillerai personnellement à ce que votre merdeuse personne ne soit jamais remboursée. Ainsi, vous vivrez l'expérience jouissive d'un citoyen honnête, oublié par l'administration, les services publics, et tout ce qui fait de certains — que je méprise, mais moins que vous — la fierté, celle d'avoir les droits d'un qui rend ses devoirs.
Je vous prie donc non pas d'agréer quoique ce soit, mais de m'offrir un chauffeur, ainsi qu'une Silver Ghost 1910 pour me rendre où bon me semble.
CH
NOSTALGIE — MESSAGE INTIME — O.V.N.I.
À l'heure des désirs d'été de lecture (six livres en attente sans compter Les Enfants Terribles et l'intégrale de l'aéré…) j'étais pris ce matin d'une nostalgie terrible. Je sortais de la messe en bon Versaillais que je m'efforce de ne pas être, où j'avais vu tout le monde à dix sept ans. Je voyais les vieux avec les sonotones, les vieilles avec leur vison, les jeunes pères de famille avec leurs blondinet(te)s, coiffées, rasés, parfumés…je voyais tous ces gens à dix sept ans, avec leur rêve de dix sept ans et leur espoir. Peut-être me disais•je en regardant un vieux couple, qu'elle était la plus belle fille de son lycée, et qu'il n'avait obtenu sa main qu'après une cour acharnée et vaine — en tout cas elle ne l'avait pas été...Et puis je sortis, avec mes gants de Madame Bovary, slalomant entre les scouts qui vendaient des gâteaux au chocolat. Je sortais, emmitouflé dans ma pelisse de pervers sexuel (©Pichou désolé Duchesse et tous ceux qui le haïssent et l'ignorent avec des ±bonnes raisons), précédé de ma respiration révélée par l'atmosphère hostile et glaciale. Alors je me suis vu un dimanche du joli mois de mai, dans le Sud Ouest de ma France chérie, les mollets à l'air, exhibant fièrement mes socquettes (car j'ai une thèse comme quoi les enfants sont fiers de porter des socquettes…) et jouant dans l'Azur et les feuilles, seul, méprisant les Versaillais de l'époque (il y en avait c'était une ville de garnison) et puis nous rentrions pour ne pas travailler on déjeunait en plein soleil sous la treille verte verte verte et la terrasse était jaune et secrète alors après mes parents faisaient la sieste et moi j'errai déjà dans le soleil de mon front blond dans les feuilles et puis après mon front il y avait le sable et la plage qui m'entourait de ses bras jaunes et bleu marine. Il y avait la liberté le soir et les après midi tout le temps. Mais, je ne comprenais pas Gui.