DÉSORMAIS MON BLOG CHANGE D'ADRESSE : IL EST

RÉVÉLATION

Longtemps l'on a cru que l'Artiste était divin car il créait des œuvres comme Dieu créa la Terre. Mais là n'est pas la vrai unité qui les relie. L'Artiste est divin, car ce qu'il crée prend le Temps, lui tord le cou, pour vivre immobile et toujours. Une œuvre d'art est quelque chose d'ancré dans le Temps qui abolit le Temps. Tel Dieu qui n'est ni né ni mort, mais est seulement.

HALETANTE ET INEXORABLE ROTATION DU SÈCHE•LINGE

IL NEIGE…

PARALYSÉ

J'ai vu hier soir le superbe Una giornata particolare, d'Ettore Scola avec Sofia Loren et le superbe Marcello Mastroianni. De 1977, en faux noir et blanc, avec des couleurs extrêmement pâles, anti saturées. C'est l'histoire de deux Romains, un homosexuel et une femme modeste, qui se rencontrent dans leurs appartement, pendant la visite d'Hitler à Mussolini. C'est beau, il est capable de filmer une nuque sans qu'on s'ennuie, magnifiques ellipses, force de la tristesse, patinette et café moulu, photographie parfaite, dialogue immobiles. Magique. Et en plus il y a la petite fille de Mussolini…

DESSINS

Boîte à rimes

Bougie

Calligramme infini

FRISONS L'INSUPPORTABLE

je veux tes chevilles de vanille
et tes lèvres de cerise
je veux l'ébène et je veux l'ivoire
je veux paris je veux t'y voir
je veux l'été pour tenir ma promesse sulpicienne
je veux les michélangéliques idoles
je veux l'homme et je veux la femme

sortir de cette muraille sans intérêt
ni même respirer
sortir de là
à n'importe quel prix — ou presque
dormirrêvervoleraimercréerparaîtreêtreavoir
chanter là•haut doucement pour les demoiselles
j'attends la résurrection de mon escalier
un escargot le gravit gravement
il grave dans le granit gris des gros mots gras
de sa bave bovine il bave sur les betteraves
et je ris de ma bêtise
je ris de Lord Nudle
je ris de Piero lancinant
je veux ma pinacothèque
je veux être riche
et je veux l'immortelle adolescence


je t'hais tête à claques timide
je t'hais sourire de circonstance
et je veux te haïr
impossible je suis trop orgueilleuse


neuf du neuf que sera le neuf comment le sera•t•il
un neuf des œufs j'en veux deux mais n'en vois qu'un
un œil des yeux mes dieux ses cheveux nos vœux
je me deux/si tu veux/nos nœuds
je rêvais hébété mais éclairé des {elles;ailes}


enfin cependant néanmoins
tout au plus au contraire
je [lettre] toi une [lettre] bleue
car s'il est vrai que tes cils sont si frais
je le veux boire mainte
qu'ouïs•je derrière la porte ?
le dehors le froid les cartographes
voilà qu'ils sont désormais partis
{la fin; la faim} les a remplacés
dehors
bientôt
égal à moi =
moi x moi = neuf
courant d'air intermittent
in supportable où est donc
le spectacle/ligne inachevée, toujours
gorge et ligne ligneuse
j'attends encore et toujours
les dents vertes ? les denrées !
mie face olà si dorée mie diérèse sol baie molle ne sois pas si facile adorée
si la sole sol mirait femme irait

PORTRAIT

D'après eux je serais
misogyne
orgueilleux
bizarre
artiste
sexy
chou
méchant
prétentieux
drôle
nietzschéen
élégant,
ce qui me convient.

HARENGS

Cadavre exquis et alexandrin avec Lord Nudle : la nuit s'alluma sans oublier les ruelles. Et puis un autre normal Les basiliques indiscrètes pleuraient sur ma tête. Et puis cette après•midi était horrible avec des enfants insupportables et ignares dans le bus qu'ils confondaient avec un parc d'attractions…Mais il y eut un grand moment. J'étais en station debout, quand, sur le trottoir d'en face, j'apercevois une ravissante adolescente blonde aux yeux bleus. Elle me regarde avec un large sourire sincère. Étonné, je lui réponds, gêné, me demandant ce qui me vaut les faveurs d'une si belle demoiselle. Et puis j'ai compris. Elle avait des Zizis. Vernies. Vertes. J'ai souri, j'ai ri, il plut.

ÉNORME DÉLIRE LORDNUDLIEN ET KARLIGORIEN

Monsieur, vous êtes obsolète ! Vous n'êtes qu'un paltoquet !
Non monsieur, je suis Hitler, Chancellier !
De toute façon Racine n'est qu'un gros gâteau.
Pardon Monsieur mais les gros gâteaux sont pour les enfants. Et quand on est enfant, on est fier de porter des chaussettes.
C'est vrai, mais cessons de philosopher, car sinon nous ne serons plus des hommes.

PARDON

il s'exila dans le lilas des iles là
les entrelacs s'entrelacèrent
et le fleur de lys fleurdelisèrent
la clé
le miroir
brisé
je veux l'été
la nudité
évaporée
je veux Paris
toute ma vie
être ébloui
et je t'ombre
en secret
ô sacrée
intouchable
et parfaite
le poète
sa comète
androgynes

SERAIT•CE LA SAINT LORD NUDLE ??


Voilà mon premier dessin, magnifique mise en abîme, un androgyne enfleuré (et sexy) qui dessine une fleur, un artiste qui dessine son œuvre d'art qui photographiait une œuvre d'art, le dessin d'une photographie d'une sculpture ars gratia artis nous y voilà. Ce matin Lord Nudle a fait l'autoportrait de quelqu'un d'autre et mes chers lecteurs je dois me confesser le poème qui est ci•dessous ne m'a pas été inspiré par la cléïenne clé. Bien pire. Par le croisement d'Eva Green et de Kate Moss. Je montai dans le bus et je voyais la fille superbe et triste et méchante qui me regardait l'air de dire non mais si tu crois que moi je vais te regarder avec un sourire de mannequin masculin terrible, son téléphone sonna et sa voix allait avec son visage. Mais, elle avait des BenSimon. Ouf. J'en parle à Lord Nudle.
— J'ai vu une fille magnifique dans le bus, je crois qu'elle est à tel lycée, elle est brune, et magnifique…
—…avec des yeux verts et des rares taches de rousseur ! Non, ne me dis pas que tu l'as vue ?! C'est ma femme. Tu peux pas savoir tout ce que j'ai écrit sur elle elle est magnifique ! Tu n'as pas le droit de lui parler.

Grand moment de connivence poétique superbe. Et puis ça y est il parles sourd•muet•aveugle, et petite démonstration à la pause méridienne (©Démagogie) et j'ouïs miauler ho t'as vu ses mains comme elles sont grâcieuses et mobiles ? et oui que voulez•vous c'est ainsi je n'y peux rien c'est elle qui m'a choisi c'est pas l'enfer c'est paaaaaa l'paradis oulà je m'enflamme et m'égare pauvres lecteurs je vous malmène dans les méandres de mon hétéroclite culture…

Et enfin j'émasculerai du doigt avec justesse un problème d'actualité. Même deux, parce que ce soir c'est soir de fête. Les prix littéraires. Un franco afghan a le goncourt et un franco autre chose le renaudot. Alors oui je suis fier qu'on écrive dans ma langue qui est la plus belle du monde. Mais c'est quand même signe que les français écrivent plus mal que les demi•français…
Et puis je lis en dernière page du figaro : …,rapporte Jack Lang en privé. Mais pauvre gredin, si tu le publie dans le figaro c'est public ! Abruti ! Hin Hin !