Le ciel est bleu comme un fou, je respire, les nuages attendent rien. Le train arrive, un accordéoniste célinesque monte, les yeux lassés de supplier et de regarder les choses énormes, il joue bien mais je ne lui donne rien c'est un principe. Il y avait des publicités le long de la ligne 1 aux stations cléïennes, uniquement pour des comédies musicales, parmi lesquelles Edward aux mains d'argent. Beurk. Je sors enfin de cette plèbe suante et médisante rivée à mes zizis, pénètre dans un monde d'inutile que je raffole : la mode. Tout le monde il est beau, tout le monde il a un BlackBerry et tout le monde il est très très bien habillé. Des law boots en veux•tu en voilà, des 2.55 à la pelle—incrustée de diamant la pelle sinon ça n'a pas de sens. Enfin une dame me demande en franglais adorable is this the standing pour PAUL and JOE ? Hochement de tête.Merci ! “Standing” était le mot qui convenait. Après de longues minutes en station debout, je pénètre le saint des saints. Il fait chaud et sombre, Sa Majesté me reconnaît C'est Igor c'est ça ? d'un air entendu. Oui. Je me place et le défilé commence.
Déjà le décor est paradisiaque, sans frôler la publicité pour le Club Med' . La musique est très bien choisie, une horde de photographe —moi dans quelques années ?— piaffe au bout du podium qui est une jetée estivale et blanche, le rêve.
Commence le tant attendu défilé. Il y avait plusieurs grands thèmes (fleurs, pois, mousseline adorable et PAUL&JOËSQUE à souhait, jean…) séparés par les maillots de bain osés et colorés.
Les mannequins ravissantes, souriantes, dansantes, et Barry White à la fin ont sur moi un effet euphorisant intense.
Après je suis modestement allé à la MEP voir l'expo Jean•Louis Dumas, allez•y c'est un Dieu.