Hier soir, il y avait dîner de notre prestigieuse classe. Quand je les ai vu descendre du train, j'ai compris que ça finirait mal. Djo était déjà bourré, Paul avait un chapeau qui faisait complètement pitié, et les jeunes fringants de l'U.M.P. avait plus que jamais relevé leur col de chemise. Alors sur le chemin, ils fument, ils boivent, on arrive, on salue hypocritement, et on descend à la cave, où s'installe une petite contre-soirée, les uns brillent en enchaînant les shots de rhum, les autres en manifestant leur ébriété par une difficulté évidente à aligner spatialement un verre et une bouteille. Chacun a eu son heure de gloire, certains ont même réussi à en avoir deux. Pichou a fait deux strip-tease, ce qui a cassé l'effet magnifique créé par le seul premier. Certains sont allés jusqu'à jouer aux dés…oh, comme j'aurais voulu que Flaubert soit avec moi ce soir-là ! Lui seul aurait pu débriefer ces débris. Du coup, l'alcool pour certains et la solitude pour d'autres a accentué les caractères de chacun, écorchant ainsi cette micro-société insupportable : tout le monde a pu mettre sa chanson en branchant son iPod, je n'ai donc entendu aucune chanson dans son intégralité. La mauvaise éducation de certains a ressurgi, les épluchures et la vodka par terre, l'ignorance de préceptes essentiels à l'insertion dans une société normale, et enfin "des sonorités sur lesquelles je n'ai pas l'habitude de bouger". Bref, j'ai joué au petit adulte en faisant une partie de poker, à laquelle je n'ai rien compris, mais de toute façon Anne non plus et ça ne nous a pas empêché de gagner. Ce jeu n'est pas très drôle, mais au moins je me suis réconcilié avec François, qui était le seul avec moi a ne s'être avant le dîner ni bourré la gueule ni remis du "n°5 pour homme". N'importe quoi. Mort aux cons.