J'ai retrouvé ça dans un cahier, écrit à onze ans…
Je cherche des souvenirs d’enfance. C’est en les cherchant qu’on les oublie. Il faut les ranger inconsciemment dans un coin de sa tête, et attendre un fait ou un acte, qui, par sa similitude avec votre passé, vous renvoie quelque part dans votre âme et vous dit : « Souviens-toi quand un tel t’avait dit cela, tu ne pensais pas qu’il avait raison, et aujourd’hui, tu t’en rends compte. »
Quand je regarde des photos de moi enfant, je vois un petit garçon qui est moi. Je ne me souviens pas de l’objectif de l’appareil de mon père, ni de mon père à ce moment-là. Que disait-il ? Étais-je content d’être photographié ainsi ? Et les souvenirs se mélangent, des faux souvenirs apparaissent qui ne sont pas miens, mais ceux du photographe, mon père. Il disait à Charles : « Souris comme-ci…Tourne ta tête vers là…Ne bouge plus. » Le souvenir est pris. Je suis un passant sur cette plage qui regarde un père photographiant ses enfants, deux filles et un garçon, devant une maison de vacances. Je ne suis pas celui qui veut tout de suite voir à quoi il ressemble sur la photographie. C’est vrai, je suis le photographe, mon père, le photographe en général : « Je me souviens qu’il fallait que je prenne cette photographie, pour l’envoyer à la famille. Il y a une bonne lumière cet après-midi, profitons-en ! »
HORREUR
HAN
Les hommes qui ont été élevés par les femmes et parmi les femmes ne ressemblent pas tout à fait aux autres hommes, en supposant même l'égalité dans le tempérament ou dans les facultés spirituelles. Le bercement des nourrices, les câlineries maternelles, les chatteries des sœurs, surtout des sœurs apinées, espèce de mères diminutives, transforment, pour ainsi dire, en la pétrissant, la pâte masculine. L'homme qui, dès le commencement, a été longtemps baigné dans la molle atmosphère de la femme, dans l'odeur de ses mains, de son sein, de ses genoux, de sa chevelure, de ses vêtements souples et flottants,…y a contracté une délicatesse d'épidreme et une distinction d'accent, une espèce d'androgynéité sans lesquelles le génie le plus âpre et le plus viril reste, relativement à la perfection dans l'art, un être incomplet.
EN ANGLAIS
des immenses nuages galopaient au ralenti
et muets nous hélaient hors du joug
gracieux
il fuyaient quelque chose
le froid peut-être
le Soleil les pare
aléatoire
gris bleu marine ou bien blanc aveuglant
ils semblaient attendre le poète
qui viendrait mollement trôner
sur cet immense oreiller céleste
pur de cécité désirée longtemps
ainsi cherra la grande scène
lorsque tombera le gris
rideau de pluie
A QUATRE MAINS
Et lpu'is, hievlle ser' ésv'aeponfrai duint s dléedsorm caiuis eusx ans apnse rdmre êumen edi rsezs ulea u ssrevcoiro nda es es ehte rs lparissséet elnda nptslace.
Et puis elle s'évapora dans les cieux sans même dire au revoir à ses chers prétendants
l'hiver s'enfuit désormais sans perdre une seule seconde
(Lit verts sans fût idées or mais cent pères drus noeud ce le seconde)
A QUATRE MAINS
il était une fois une filleda ns qunuei ma sietaito n de sprio venjoclei e quée tourtdieou bse lle sesép hpémrèére tevoulaitnd ade nventis re nvpriisnacegsseae ideenst écsuréeruiilesuS.E mPEnoti ntl ed e ssuailcut ipdoeur elle
il était une fois une fille si belle que tous ses prétendants envisageaient sérieusement le suicide
dans une maison de provence belle étourdie éphémère qui voulait devenir la princesse des écureuils. Point de salut pour elle
AVEC LORD NUDLE
Graladu la tête heureuse avait enfin retrouvé son portefeuille
il l'avait oublié sur les trottoirs de l'indifférence
alors qu'il errait sans but ni bruit
sur les quais de crême chantilly
et ciel
qu'il était fatigué
de toute cette plèbe
genre monsieur graladu est fatigué de la plèbe
car marc prenait la couronne d'or et avec elle le pouvoir
il la vissa sur son crane bientot dégarni
et entreprit de l'immoler par le feu dans cette placette insupportable
a lodeur nauséabonde
ça sentait la chatte à la mecque
ils étaient d'un ennui profond ceux qui lisent sur les peaux
mais où donc ?
LORD NUDLE ET MOI
Je discutai de la lime à ongles avec lui. Il me dit elle remarqua qu'il avait les ongles plus longs qu'on ne les portait à Yonville. Les larmes aux yeux je répondis évidemment il gardait, à cet usage, un canif tout particulier dans son écritoire. Nous sourîmes, entourés d'ignares.
OULIPO — ABÉCÉDAIRE
1. Une valise mélange d'innombrables ânesses qui auraient pu figurer sur un tableau d'Avida Dollars
2. Un par un, les petits bouts de papier d'un échiquier anglais confirment leur réputation vestimentaire et frappent le dénommé Norris.
3. Ici, la couche déchiffra l'onde
1. Malle mêle mille molles mules
2. Chaque chèque chic choque Chuck
3. Là le lit l'eau lut
MERCREDI ET JEUDI POURRIS PAR LA PLUIE
CADAVRE EXQUIS ET PRÉVISIBLE
1) Poétique
D'après l'Encyclopædia Universalis, article Avant-Garde
2) Bucolique et érotique
Une forme est dans l'étroit goulet par où se déverse tout le flot de gros ruisseau, fait de fraîcheur réjouissante. L'amant est sensible et dur car dans la tigresse bondissent en cadence les bergers avec des rubans partout ; les bergères étalent sur le gazon discrètement le bout noir de la divine région. On conduit sans forcer la plus exquise Diane. Il y a un espace où se situent les innombrables limites du monde où l'on vient rendre cette pointe entre la main droite et un triangle symbolique et privilégié, et plus encore : un véritable Éden. Ceinte de toutes parts, parfaitement arrosée par ses habitants. Cette action fait rage et la gaule éclatera suivie de divers engagements dont jouit une délicate, renversée : la Reine, et sa fille ; au-dessous de chevaliers et de druides. En bas, des bergeres et des bergères sont disponibles pour d'autres privilégiés pour venir partager leurs joies. Au cœur de la source l'amant magique est accessible. Ainsi la curiosité amoureuse et universelle vient disposer la voisine avec kes bardes. Mais ces détails profonds procèdent de ce que nous appelons un rayon en visant le corps. Dieu les pousse l'une vers l'autre. D'Urfé est propre, tout droit aussi, et diffuse mille érotismes typiques du climat où s'enveloppe volontiers Céladon à sa déesse. Car s'il a aimé son rituel, ses sacrements, il a aussi connu quelques femmes et sa vertu inspire sa mort, pour le plaisir de cette aliénation suprême. C'est pourquoi Céladon commence sur l'ordre d'Astrée cette petite dévotion amoureuse par cinq mille acquiescements de ses extrêmités. Avec quelques billets, la bergère est facile à rejeter, et un adultère tolère des exceptions : en les réprimant, ils donnent à Silvandre une coquette rachetée par Céladon. Elle rehausse la culminante tour douloureusement subie et voluptueusement tournée par le triomphant plaisir. L'Astrée s'est acquis une jeune fille, mais l'usage en est secondaire, en vérité le plus érotique de toutes les belles de quatorze ou quinze ans, nues. Celles ci agitées longtemps se meurent de ce vit, en garde, qu'il changea deux ou trois fois de couleur. Astrée recevra Pâris et avec elle un berger. Ce travesti s'épanouira beaucoup beaucoup et toujours dans les caresses, etc. Après un tour entouré de nymphes gracieuses, il les fera siennes. Il retrouve quelques autres bergères et nymphes fort bien travesties. Céladon poursuit deux ou trois jeunes filles belles comme le jour et toujours dévêtues (nous sommes en plein été), dont une, justement celle qu'il aime, et précisément la plus belle, lui voue une de ces amitiés de bergère à druidesse comme peu de bergers ont rêvé d'en connaître, même sous la bure et un nom d'emprunt. Ce ne sont que petits couchers, petits levers, échanges de nymphes surpeuplées, déshabillages interminables… Il faudrait quelque fois s'être trouvé en ce fallut fort qu'elle donnât sur ses plus grandes caresses. On le demande encore, le sexe de sa chère druide. Car jusque-là, elle n'y voyait aucun mal. Il a cent fois visé l'amante mais Céladon élève Astrée sur des troncs d'arbres et Astrée trouve dans cette innovation gauloise le complexe marxiste avec sa libido.
D'après Gérard Genette, Figures I, Le Serpent dans la bergerie (qu'est•ce qu'on se poile en hypokhâgne à visage humain).
Pour ceux qui veulent s'amuser autant, il suffit de se munir d'un texte et d'un surligneur (rose, sinon cela n'aurait pas de sens) et de faire des phrases en choisissant au fur et à mesure des mots.