DÉSORMAIS MON BLOG CHANGE D'ADRESSE : IL EST

CINÉMATOGRAPHE

Quoi ? Tu vas pas à L'APH ? Mais t'es dingue ? Ça t'amuse pas ? Non ça ne m'amuse pas de danser en sueur dans l'anonymat le plus complet, même si Clé est là. Moi ce qui me fait plaisir c'est d'aller dans une salle versaillaise obscure voir le dernier Woody Allen. Comme j'ai dix minutes d'avance sur le quart d'heure d'avance convenu, je fais les cent pas devant le dit cinéma, et une mendiante à grosses chevilles anti•cléïennes au possible me dit elles sont originales vos chaussures, vous les avez achetées à La Redoute ? Sacrilège ! Je n'ai pas répondu. On paye, on s'installe emmitouflés, quelques publicités terribles, et le film commence. Fort, avec une guitare tressaillante de soleil et d'orangers. Miracle, c'est Woody. Moi je m'attendais à un truc nouveau pas du tout Allenien, mais il a quand même les ingrédients qui ont fait leurs preuves : le psy, le débriefing après l'amour, une musique géniale, et un mélange de profondeur et d'humour. Le père poète par exemple (moi dans quelques années…??).Et pour ceux qui s'attendent à une torride réflexion sur l'amour à trois n'y allez pas c'est une superbe réflexion sur l'imperfection éternelle du mariage, où tout le monde est forcément déçu de ne pas avoir trouvé tout ce qu'il cherchait. Sur l'Art aussi, et sur l'amour que woody porte à la France et à l'Europe.
Allez•y si vous êtes poète(sse).

MAGISTRALE GÉOGRAPHIE

Pour le plus grand plaisir de ces demoiselles de l'hypokhâgne, et d'après une idée originale de l'une d'entre elles, j'ai oisivement écrit une lettre comme si j'étais au dix•neuvième siècle.

Cher Gustave,

je te remercie de ta gentille lettre qui m'a fait rire aux éclats plusieurs jours durant. Je ne te réponds qu'aujourd'hui car j'avais fort à faire à Paris, tu sais tout aussi bien que moi ce que c'est

Figure•toi qu'un éminent journal m'a demandé d'écrire un article à partir de la question “la planète nous évince•t•elle ?” Je te laisse juger la pertinence de cette question…Je trouve ça très amusant que cette célèbre revue géographique ait fait appel à ma plume pour répondre à une question qui n'est ni de mon ressort ni même de mon intérêt. J'en suis même presque véxé !

Enfin…

J'ai eu des nouvelles de Louise, qui te remercie de ta dédicace, je crois que son mari a été nommé sénateur, c'est extraordinaire !

Ici il fait lourd et je suis sûr que tu apprécierais le quartier à cette saison. Un jour je t'emmènerai chez une amie qui habite l'Hôtel d'Entrargues et qui j'en suis sûr te plaira…

Il m'est arrivé quelque chose de fort plaisant l'autre jour qu'il me faut te raconter : alors que je traversais le jardin du Luxembourg, je rencontrai mon cousin farfelu (tu sais, celui dont je t'avais parlé, qui dirige l'orchestre de la chapelle de Dresde et qui parfume des tableaux ?) qui me complimentait pour mon dernier livre que je crois tu as aussi apprécié, mon opuscule bleu outremer que s'arrachent les libraires de la rive gauche. Nous avons bien ri car après cet échange convenu, nous avons joué dans les rues, nous perdant au hasard des carrefours et des ruelles, il faudra que nous tentions ce jeu ensemble c'est je crois un amusement qui ne te laissera pas de marbre.

Il faut que j'aille me changer, je me rends chez la comtesse de Bergerac ce soir chez qui l'on donne un récital de clarinette avec un homme qui vient de New York et qui paraît•il est très drôle.

Je te laisse en espérant te revoir bientôt,

Ch.

JEU DE PISTE


Même principe, rue Garancière

SOIR

Je prends le mythique rer c, il y avait moult touristes italiens et braillards qui chantaient des chansons paillardes pour la plus grande joie des autistes gothiques murés dans leurs guitares frites. Je vois une publicité extraordinaire de bêtise pour un forfait téléphonique moitié moins cher que tous les autres mais...valable un demi mois. Sans commentaires. Je descends à Bir Hakeim, la Seine boit les reflets des lampadaires mous, je frôle les quais, et monte dans le plus petit escalator de Paris. C'est le métro aérien et c'est beau.









Arrivé à Montparnasse, j'erre nerveux dans les couloirs de faïence blanche, je suis kafkaïen, quelle horreur, ça y est je vois la sortie. Me voilà au théâtre de poche, un clochard fait un puzzle, et je l'observe. Présentations jeanne, bulgare, prostituée. La pièce terminée, je ressors, et emprunte le train le plus glauque que j'aie jamais pris, avec les traces biliaires et gastriques d'un ivrogne artiste. Jean-Paul et moi même, qui soutenons notre thèse sur ce sujet là, sautons sur l'occasion quand soudain une autre nous imite avec des jambes superbes, et ose affronter le sol visqueux et repoussant. Elle a des escarpins à semelles compensées magnifiques, et une toute toute petite jupe. Soudain, ses nerfs olfactifs la mettent en alerte. Soupir, contact de Jean Paul. Je sors, et là miracle une top model en rangos roses vernies, slim vert menthe avec pas mal d'eau et peut-être pourquoi pas du curaçao, une veste orange. Il est presque minuit les langues se délient les yeux se croisent cool tes chaussures merci toi aussi bonne soirée.

HORREURS

Je lisais sur les lèvres des jeunes fringants de l'U.M.P. une remarque assez désagréable au sujet de mes chausses. Et soudain je compris la raison de leur jalousie. Eux ne sont pas originaux. Ils s'aperçoivent que tous leurs petits quelque chose sont en fait la preuve même de leur assourdissante banalité parce que attends quand même moi mon abercombie il est écru le tien est plus blanc cassé ouais ouais ouais ça m'a fait sourire copyright jean sol.
Deuxième horreur : la publicité immonde pour un sous-vêtements. Déjà le principe de mettre en avant un bout de coton plutôt qu'un autre c'est ridicule. Mais alors là ça dépasse les bornes des limites et c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres. Dégoûtant. On y voit deux grosses fesses qui s'offrent vulgairement au premier vit venu, lequel ne manquera pas de faire son office...

JEU DE PISTE

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ENFIN J'AI PU METTRE LES MOTS SUR MES SENS

L'allemand est locutoire
L'anglais est illocutoire
Le français est perlocutoire

MON EPITAPHE

ICI
JE GÎS
SOURD
AVEUGLE
CLOS
MUET
JE VOUS AIME
LISEZ MOI

ET TOUT A COMMENCE

un jour tu verras mon art et mon fol amour
il y aura des mirabelles versicolores
et aussi les fleurs allumées de l'élégance
qui par l'or et les murs ôtaient un peu de moi

le moi qui se cache et se meurt si vespéral
dans le flot fleurdelisé de tristesse tendre

MAGIQUE MARDI MERVEILLEUX MERCREDI

Lord Nudle était en forme, et une amie nous dit moi je ne connais rien à la poésie alors Lord Nudle et moi•même on lui assène une anthologie non exhaustive des nos alexandrins et autres vers préférés. Défilent alors adieu vive clarté de nos étés trop courts, c'était un temps béni nous étions sur les plages, mon amour dis le moi est il vrai que tu m'aimes, car je veux si c'est vrai je crier sur les toits, de la musique avant toute chose, et pour cela préfère l'impair, plus vague et plus soluble dans l'air, sans rien en lui qui pèse ou qui pose, poète prends ton luth et me donne un baiser, et tous ceux que Lord Nudle connaissait et que je ne connaissais pas. Du coup j'étais en rogne contre les ignares en histoire des arts une ttcs dit ceci n'est pas une pipe c'est de picasso nan ? Pauvre conne. Après j'ai fait un exposé sur Panofsky, je descend de l'estrade lieu de mes inquiétudes, rejoins Lord Nudle qui me confie j'ai pris des notes de ton exposé en alexandrins. Rimés.

LA PHILOSOPHIE DE MERDE

Pascal disait que l'homme était incapable de rester seul dans sa chambre, là où est sa place. Que si les gens s'occupaient baisaient travaillaient c'était pour oublier leur condition d'homme mortel. Et je me permets d'ajouter, cher Blaise, que l'Artiste est d'autant plus puissant que son occupation consiste à organiser ses propres funérailles philosophiques. Dès sa première création, c'est son testament qu'il commence. Le philosophe, lui, ne fait que se poser des problèmes trop élevés pour lui pour oublier qu'il est bête et mortel.

MarcAurèle disait qu'il fallait vivre chaque jour comme si c'était le dernier jour. Et je rajoute qu'un Artiste doit vivre sa vie comme si c'était la dernière vie.

BONNE-MAMAN EST EN PLEINE FORME

Hier le téléphone sonnait, c'était BonneMaman. Qui avait beaucoup de choses à dire. D'abord elle m'a debriefé sa messe à la maison de retraite où végètent ses copines. C'était grotesque il mettait du rock pendant la communion ! et puis tu comprends devant moi il y avait ****** avec son chignon fait n'importe comment c'en était honteux !! Après ça elle m'a parlé d'un déjeuner qu'elle veut organiser ha non je ne peux pas l'inviter avec les St-Léger elle est trop moche...et ensuite elle m'a raconté un déjeuner mythique où ils n'avaient que du porto, même pas de whisky, c'était bien dommage...